- BAHA’ISME
- BAHA’ISMEBAH ’ISMELe bah ’isme est la religion fondée par Mirz Hoseyn ‘Ali Nuri, connu sous le nom de Bah All h (Gloire ou Splendeur de Dieu, 1817-1892). Originaire d’une famille noble du M zandar n, il fut parmi les premiers disciples de ‘Ali Mohammad, dit le B b (exécuté en 1850). Tourné très tôt vers la vie religieuse, il eut une expérience mystique particulièrement marquante dans une prison de Téhéran où il avait été incarcéré avec d’autres b bi après l’attentat manqué contre N seroddin Sh h en 1852. Pour les bah ’i , cette expérience marque le début de sa mission prophétique. Après une période d’exil en Irak, il vécut comme derviche errant au Kurdistan (1854-1856), puis retourna à Bagdad où il continua à faire des adeptes et, devant un petit nombre de disciples, proclama qu’il était «Celui que Dieu manifestera», prédit par le B b (avril 1863). Sur la demande du consul de Perse, il fut exilé à Constantinople, puis à Andrinople (Édirne), d’où il déclara à tous sa mission prophétique et envoya des lettres à plusieurs souverains. Les dissensions entre b bi (devenus en majorité bah ’i , en minorité azali ) firent que le gouvernement ottoman exila les bah ’i à Saint-Jean-d’Acre et les azali à Chypre. L’interprète infaillible de la doctrine de Bah All h et son propagateur en Europe et aux États-Unis fut son fils aîné ‘Abb s Efendi, connu sous le nom de ‘Abd al-Bah (Serviteur de Bah , 1844-1921). Puis la mission de la propagation de la foi fut continuée par le petit-fils de ‘Abd al-Bah , Shoghi Efendi (mort en 1957).Bien que se déclarant scientifique et antidogmatique, la religion bah ’i possède des doctrines théologiques: Dieu est une entité transcendante et inconnaissable; la création est éternelle (sans commencement ni fin); les prophètes sont des manifestations (et non des incarnations) divines successives; les prophètes traditionnels du judaïsme, du christianisme et de l’islam, et même Zoroastre, sont reconnus; après Mohammad viennent le B b et Bah All h; avec le B b finit le cycle adamique et commence le cycle bah ’i ; d’autres prophètes mieux adaptés à un stade d’évolution ultérieure de l’humanité pourront venir après Bah All h.L’enseignement bah ’i est essentiellement tourné vers la mise en application de principes moraux et sociaux. L’accent est mis sur l’unité des religions et sur celle du genre humain, sur l’égalité des sexes, la lutte contre les préjugés de tout genre, la réalisation de la paix mondiale, la réduction des inégalités sociales, etc. Pour réaliser ce vaste programme, les bah ’i ont établi d’importants organismes administratifs et didactiques. Il n’existe ni culte public ni sacrements ou rites particuliers, les seules obligations religieuses se réduisant à des réunions communautaires (auxquelles peuvent être conviés des non-bah ’i ), un jeûne de type islamique, l’abstention de toute boisson alcoolique, des prières et des ablutions.Diffusée en Europe et aux États-Unis dès les années 1890, la foi bah ’i compte de nombreux adeptes dans le monde entier. Le noyau central se trouve en Iran où elle joue un rôle économique et intellectuel important et est parfois l’objet de persécutions (surtout de la part du milieu shi‘ite); puis viennent les États-Unis et l’Europe. Bien qu’il n’y ait pas de culte public, l’érection de temples est recommandée. Près de Chicago, à Wilmette (Ill.), un imposant temple circulaire a été officiellement consacré en 1953. Les centres administratifs et les tombeaux des fondateurs sont réunis au Centre mondial de la foi, près du mont Carmel, en Israël.
Encyclopédie Universelle. 2012.